Bruxelles, un nid en mouvement

Bruxelles Environnement et Natagora dressent un état des lieux contrasté de l’avifaune

Communiqué de presse, le 28 novembre 2025

En Région bruxelloise, le nombre d'espèces d'oiseaux nicheurs est resté pratiquement stable depuis l'Atlas de 2000-2004. 102 espèces et une sous-espèce ont été observées entre 2022 et 2024 dans la capitale. Derrière ce statu quo apparent se cachent toutefois des évolutions positives et négatives, comme le montre le dernier atlas mené par Bruxelles Environnement en collaboration avec Natagora et Natuurpunt. Près d'une centaine d'ornithologues volontaires ont apporté une contribution précieuse à cet inventaire de grande ampleur qui compte plus de 60.000 observations. Parmi les grands constats : certaines espèces se font plus rares dans la Région, voire disparaissent, et les oiseaux aquatiques gagnent du terrain.


La plupart des espèces qui nichent en Région bruxelloise ont des populations réduites et peu réparties, avec moins de 100 couples nicheurs dénombrés. Quatorze espèces sont beaucoup plus nombreuses et comptent plus d'un millier de couples nicheurs. Parmi celles-ci, de petits oiseaux chanteurs - sédentaires ou migrateurs - quelques corvidés et des espèces typiques des villes telles que le Martinet noir, le Moineau domestique et le Pigeon domestique. Certaines espèces exotiques nichent également en grand nombre dans la Région.

Des oiseaux qui se font plus discrets

Le Moineau domestique reste un oiseau commun et donc familier en Région bruxelloise, mais il fait partie, tout comme le Faucon crécerelle et l'Etourneau sansonnet, des espèces qui sont en déclin. Cela dit, si les populations de Moineau domestique ont baissé de 93% depuis le début des recensements en 1992, l’Atlas montre une certaine stabilisation de ses populations depuis 2004. Les oiseaux qui ont besoin des milieux ouverts et semi-ouverts, tels que les terrains vagues et les champs, ont disparu ou ont fortement régressé. Des espèces telles que la Linotte mélodieuse, la Fauvette grisette et le Pipit farlouse souffrent de la perte d'habitats. L'urbanisation croissante et l'imperméabilisation des sols depuis les années 1990 jouent un rôle important dans cette évolution.

Les oiseaux aquatiques et exotiques en hausse

Les espèces dépendantes des milieux humides affichent une tendance globale positive. La gestion des zones humides par Bruxelles Environnement ces dernières années porte ses fruits. L'amélioration de la qualité de l'eau, la restauration des berges naturelles, la préservation des zones de roseaux ou encore la remise à ciel ouvert partielle de la Senne contribuent à cette évolution. Sur les 14 nouvelles espèces d'oiseaux nicheurs recensées dans l’Atlas, neuf sont liées aux habitats aquatiques. C’est le cas du Canard chipeau, du Râle d'eau et de la Bouscarle de Cetti.

Les oiseaux forestiers bruxellois se portent également bien. En Forêt de Soignes, certaines populations sont stables, voire augmentent. C’est le cas de cinq espèces de pics (le Pic épeiche, le Pic épeichette, le Pic mar, le Pic vert et le Pic noir) et de divers rapaces tels que la Buse variable, l'Autour des palombes et la Bondrée apivore. La conservation et l’augmentation des grands arbres anciens, ainsi que du bois mort, jouent probablement en leur faveur.

Les espèces nichant sur les bâtiments, telles que le Faucon pèlerin et le Martinet noir, méritent également d’être mentionnées. Si le premier se porte très bien avec actuellement une douzaine de couples nichant chaque année à Bruxelles, contre un seul observé lors du dernier atlas, le Martinet noir, bien que toujours abondant, est en déclin : ​ ses populations ont fortement chuté ces trois dernières décennies.

Autre constat: les espèces exotiques sont également en augmentation. L’avifaune bruxelloise compte actuellement six espèces exotiques nicheuses, dont trois espèces de perruches (la Perruche Alexandre, la Perruche à collier et la Conure veuve) et trois espèces aquatiques (la Bernache du Canada, l'Ouette d’Egypte et le Canard mandarin).

Quatre de ces six espèces sont en augmentation depuis vingt ans, même si la population de perruches à collier semble se stabiliser et se déplacer progressivement vers les Brabants. L'absence de prédateurs naturels et des conditions favorables permettent à ces populations de se développer en Région bruxelloise, malgré l’interdiction de les nourrir.

Tous les résultats de cette étude sont disponibles dans l'Atlas des oiseaux nicheurs de la Région de Bruxelles-Capitale. Cet atlas n’est pas seulement un inventaire, mais constitue une base objective essentielle pour prendre des décisions.

 


Plus d'infos

Pascale Hourman

Pascale Hourman

Porte-parole, Bruxelles Environnement

 

 

 

 

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